Family : Empereurs et Brèmes de mer

Gymnocranius superciliosus

La brème de mer à nuque noire est un hôte occasionnel et fascinant des récifs. Comme il cohabite avec le bien plus fréquent gueule pavée (ou Mu) auquel il ressemble fortement, on a du mal à réaliser que l’on a à faire à une espèce différente.

Tout comme le mu, on le croise généralement à la limite roche sable, sur le plat après la pente, ou dans des zones peu profondes, entre les structures coralliennes.

Elle se distingue du Mu par l’absence de rayures verticales. Quand ce dernier arbore sa livrée claire, il n’est cependant pas facile de les distinguer.

Une de ses caractéristiques est de changer très vite de couleur, avec l’apparition d’une large tache noire sur le flanc, à l’instar de certains empereurs.

Une fois capturé, l’identification est plus facile : Les nageoires de G. superciliosus sont rouge vif, et sa dentition beaucoup plus proche de celle du pageot que de celle du Mu. Elle présente aussi un arc noir au-dessus de l’œil et une barre noire en-dessous qui s’affadit après la mort.

Cela ne suffit cependant pas pour la différencier d’une autre brème de mer, G. microdon, qui lui est très ressemblante. Il faut alors regarder la caudale, jaunâtre, et aux bouts arrondis pour G. microdon, alors qu’ils sont pointus pour G. superciliosus.

Distante comme le Mu, mais assez lente dans ses évolutions, elle nécessite un tir lointain et précis. Elle vient à l’agachon.

Bien qu’elle n’excède que rarement 2-3 livres, sa chair est bonne. Une prise valide.

Gymnocranius grandoculis

L’empereur tatoué est apparenté à la brème de mer à nuque noire, et au mu, auxquels il ressemble. Une fois capturé, l’identification est plus facile : L’opercule de G. grandoculis est couvert de lignes bleues, d’où son nom.

Une livrée fréquente est argentée avec de fines rayures noires.

On ne le rencontre pas fréquemment en chasse sous-marine car il affectionne les zones sableuses.

Distant comme le Mu, mais assez lent dans ses évolutions, il nécessite un tir lointain et précis. Il vient à l’agachon.

Bien qu’il n’excède que rarement 2-3 livres, sa chair est bonne. Une prise valide.

Monotaxis grandoculis

Le Mu (nom du poisson en hawaiien) est un hôte fréquent et fascinant des récifs. Sa dentition rappelle fortement celle de la daurade royale et indique un régime alimentaire à base de coquillages et crustacés. On le reconnaît à son front abrupt et son gros œil. Il a un cousin de plus petite taille, Monotaxis heterodon, de teinte plus rouge et à la queue jaune.

On croise le Mu généralement à la limite roche sable, sur le plat après la pente, ou dans des zones peu profondes, entre les structures coralliennes. Farouche, il glisse imperceptiblement vers le fond. Le Mu est souvent en groupes de taille mixte, parfois de plusieurs dizaines d’individus.

Une de ses caractéristiques est de pouvoir changer très vite de couleur (apparition de barres verticales) et de s’immobiliser parfaitement à mi-eau.

Le mu se chasse principalement à l’agachon ou à l’indienne, car il fuit à la coulée. Il est d’un naturel très méfiant et se tire d’assez loin, typiquement à 4m et plus de la pointe du fusil ce qui est un défi vu sa petite taille. Heureusement c’est une cible qui se déplace lentement ce qui permet de bien ajuster.

La chair du mu est trop dure pour être consommée crue mais est goûteuse une fois cuite. De par son comportement méfiant et son allure de daurade, et du fait de sa proximité du récif, les chasseurs européens l’affectionnent. Une bonne prise pour bons chasseurs.

 

Lethrinus olivaceus

Le bec de cane est un hôte occasionnel des récifs et des zones sablonneuses, généralement isolé, et un des plus gros représentants de la famille des empereurs, avec L. nebulosus et L.erythracanthus.

Il est aussi similaire à Lethrinus microdon avec lequel il peut être confondu (je n’arrive pas vraiment à les distinguer). Il présente comme de nombreuses espèces d’empereurs plusieurs types de livrées, une monochrome, gris bleu verte ou brune, et une livrée à camouflage disruptive, plutôt brune. Le bec de cane peut passer de l’une à l’autre en quelques secondes, comme une seiche. La bouche est caractéristique, très allongée avec des lèvres rouges.

Le bec de cane est présent toute l’année, à toute heure.

Il se chasse majoritairement à l’agachon ou à la coulée, suivant qu’il a été repéré de la surface ou au cours de la descente, ou après une attente au fond. Il ne faut pas hésiter à prolonger son apnée, il finira peut-être par venir, car il est très méfiant. Evitez de vous faire entraîner en le poursuivant vers les profondeurs, dans les zones de courant. A contrario on peut le trouver et le chasser dans peu de fond mais des eaux très troubles.

Comme il est assez méfiant et que ses écailles sont épaisses, un fusil de grande portée et précis est nécessaire.

Le bec de cane a une chair réputée et c’est logiquement une proie très convoitée, ce qui l’a rendu moins fréquent et beaucoup plus farouche. Les plus gros specimens ne se laissent approcher que entre chien et loup, dans le dernier quart d’heure avant la tombée de la nuit et un peu après.

De par son allure de marbré géant, les chasseurs européens l’affectionnent. Une des meilleures prises en Indonésie, à partir de 2/3 kg. Meilleur en barbecue un ou deux jours après la capture, en évitant la congélation.

Lethrinus nebulosus

Le bec de cane bleuté est un hôte occasionnel des récifs et des zones sablonneuses, généralement isolé ou en petits groupes, et un des plus gros représentants de la famille des empereurs, avec Lethrinus olivaceus et Lethrinus erythracanthus.

Il est reconnaissable par sa silhouette trapue, les points bleus le long de la ligne latérale et les dessins sur l’opercule. C’est un très beau poisson.

Il se chasse typiquement à l’agachon à la bordure roche sable, ou bien à l’indienne ou à la volée, à proximité du trou où il se cache. Il ne se déplace pas très rapidement ce qui permet généralement de bien ajuster le tir.

Le bec de cane bleu est délicieux et c’est logiquement une proie très convoitée, ce qui l’a rendu assez rare. De par son comportement qui rappelle le marbré ou le pagre, les chasseurs européens l’affectionnent. A raison.

Lethrinus xanthochilus

L’empereur à lèvres jaunes est un hôte très occasionnel des récifs et des zones sablonneuses, généralement isolé ou en petits groupes.

Il est reconnaissable par son museau moyennement allongé, plus court que pour L. olivaceus, plus long que pour L. nebulosus, et sa lèvre supérieure jaune vif. La base de la pectorale est aussi vivement colorée.

A l’instar de L. olivaceus, il peut changer de livrée rapidement et passer d’un aspect uniforme à un aspect marbré.

Je n’en ai vu que dans les Moluques, sur des récifs coralliens, solitaires et une seule fois un petit banc de 5 à 6 individus (sur la photo on en voit trois). Par époque peut être assez fréquent sur ces zones.

Il vient à l’agachon et peut atteindre une taille intéressante, plus de 4-5 kilos. Il est cependant très rapide et peut éviter les flèches en plein vol. Il est donc essentiel d’anticiper.

Une prise rare mais très goûteuse, en raison d’une alimentation très riche en crustacés. Le meilleur des empereurs.

 

 

Lethrinus erythracanthus

Le bec de cane ou empereur orangé est un hôte très occasionnel des récifs coralliens, généralement isolé, et un des plus gros représentants de la famille des empereurs, avec Lethrinus olivaceus et L. nebulosus.

Il est reconnaissable par sa silhouette trapue, sa grosse tête sombre avec l’œil positionné assez haut et surtout ses nageoires orange, ce qui le distingue du sweetlip géant, à qui il ressemble de loin. C’est un très beau poisson.

Je l’ai rarement observé en Indonésie, à deux reprises dans le parc de Komodo et dans le Sud-Est des Moluques, où j’ai capturé un très beau specimen de 6kg. Deux des photos proviennent de Romain Mosconi qui a aussi capturé un magnifique spécimen aux Comores en 2015.

Le bec de cane orangé est à l’instar de ses congénères délicieux et c’est logiquement une proie très convoitée. Certainement une prise de choix.

 

 

Loading...
X